RésuméLes querelles constituent une activité « routinière » plutôt qu’extra ordinaire du monde lettré et savant. Nous montrons ici qu’elles ont un rôle à jouer dans le domaine de la critique historique. Notre apport est double. En nous intéressant aux enjeux épistémologiques de l’écriture baylienne de la querelle, nous transposons sur le terrain de l’historiographie l’apport des études récentes sur la productivité des querelles scientifiques. Nous présentons une perspective nouvelle de compréhension des querelles comme activité structurante de la république des (...) lettres, tant sur le plan social qu’intellectuel. Ce faisant, nous prenons position dans le débat sur le « pyrrhonisme » historique de Bayle en montrant que les querelles sont centrales dans une démarche historio graphique consciente de ses limites comme de ses pouvoirs d’investigation. (shrink)

Henri de Lubac n'a pas seulement consacré plusieurs études à son confrère jésuite Pierre Teilhard de Chardin, il a aussi édité un certain nombre de lettres écrites par celui-ci - parmi les-quelles les Lettres d'egypte. Ces lettres furent rédigées de 1905 à 1908. Teilhard effectuait alors, dans le cadre de sa formation, trois aimées de " régence " au collège du Caire, où il était " lecteur de chimie et de physique ". Outre l'exercice de cette charge, (...) il profita de son séjour pour découvrir l'Égypte et pour s'adonner à la paléontologie. Il commença alors de subir une véritable fascination de l'Orient ; mais l'attirance panthéiste, loin de le détourner de la foi chrétienne, le conduira plutôt à découvrir la dimension cosmique de sa propre tradition. C'est en 1963 que le P. de Lubac édita les Lettres d'Egypte, contribuant ainsi à la réhabilitation de leur auteur. Ces lettres que Teilhard avait adressées à ses parents témoignent de toute son affection filiale. Elles mettent aussi en évidence sa vocation de chercheur, ainsi que ses remarquables qualités d'écrivain. Surtout, à travers elles se manifeste déjà ce qui ne cessera de retentir dans l'oeuvre ultérieure du père Teilhard : l'amour passionné d'un chrétien pour l'univers. (shrink)

Résumé — " De la pensée moderne à la pensée antique le chemin serait court et direct, si l’on voulait le prendre. " Par cette formule extraite de L’enracinement Simone Weil indique combien sa lecture du platonisme procède d’une attention à la lettre même du texte, directement et sans intermédiaire, et d’une conception de la pensée elle-même comme cheminement – cheminement orienté, infini ou indéfini, singulier, toujours en mouvement, en tout cas sans terme assigné. Il en résulte une interprétation du (...) philosophe antique assez proche des études platoniciennes contemporaines, car dépourvue du prisme de l’ " idéalisme platonicien " standard, et fondatrice pour la pensée weilienne. Le dernier Platon, celui de La République, du Timée et des Lois, permet à Simone Weil de définir au mieux ce que penser veut dire.— " From modern thought to antique thought, the path could be short and direct, should one wish to take it. " Through this phrase, taken from L’enracinement Simone Weil reveals how her interpretation of Platonism derives both from her special attention to the very letter of the text in a direct way, and from her understanding of thought itself as a development – an oriented, infinite or indefinite, unique and unremitting progression, anyway one which is without any circumscribed limit. The ensuing interpretation of the antique philosopher is rather close to that of contemporary Platonic studies, since it is devoid of the distorting vision of commonplace " Plato idealism " and is the very foundation of Weilean thought. The late Plato of The Republic, Timaeus and The Laws enables Simone Weil to best define what thinking means. (shrink)

L’article retrace le parcours biographique et littéraire de trois lettrées vénitiennes de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe et tente d’éclairer leur contribution à une réflexion sur le statut d’écrivaine. Bien que leurs destins de femmes – milieu et place dans la société – et leurs choix d’écriture divergent, Moderata Fonte, Lucrezia Marinella et Arcangela Tarabotti élaborent une pensée similaire sur la question. Leur expérience personnelle – conditions d’étude et accès à la publication – (...) est le point de départ de leur méditation. Dans les écrits qu’elles nous ont laissés, elles dressent un constat sombre et pessimiste : l’hostilité souvent violente de la société et des représentants de la culture rend impossible, sauf pour de rares exception dont elles font partie, la pratique féminine de l’écriture. La dénonciation d’une situation d’inégalité criante entre les hommes et les femmes, s’accompagne de l’ébauche d’un projet de réforme sociale prévoyant le libre accès des femmes à l’étude. (shrink)

Joachim Ritter, ainsi que d’autres auteurs, ont tenté de justifier les sciences humaines à l’aide de la théorie de la « compensation ». Selon lui, les lettres compensent les pertes et les risques engendrés par la progression de la modernisation. La théorie de la compensation semble offrir une justification aux lettres par rapport à la dynamique du monde moderne. Ce qui prima facie paraît intéressant dans une époque où le triomphe des sciences naturelles et de la technologie est (...) manifeste, alors que les sciences humaines doivent défendre leur position. L’article examine quatre critiques à l’égard de la théorie de la compensation : cette théorie est marquée par une approche obsolète de l’histoire ; elle ne tient compte que de la fonction conservatrice des sciences humaines ; elle dégrade ces dernières en les considérant comme annexes aux changements culturels ; enfin, elle surévalue la capacité des sciences humaines à constituer un contrepoids aux pertes et aux risques engendrés par la modernisation. Disserter sur l’histoire de l’église ne compense pas la perte actuelle de la foi. Un essai sur Caspar David Friedrich ne représente pas une compensation pour un paysage ruiné. La croyance que pour chaque perte ou chaque dommage existe une compensation est probablement liée à la croyance religieuse dans le pardon ou aux arguments philosophiques en matière de théodicée. La conclusion est que les lettres ne doivent pas se justifier par des arguments utilitaires. Elles sont « utiles » car elles n’ont pas à être utiles du tout. (shrink)

Rachel de Villeneuve La lettre fut le moyen pour Paul de garder le contact avec les premières communautés judéo-chrétiennes, ou parfois d’en créer un, comme pour la communauté de Rome. De nombreuses études ont bien montré la force présentielle qu’ont exercée les missives pauliniennes. Cet article veut pousser plus loin l’idée de la lettre-présence en posant l’hypothèse que c’est aussi un visage, une figure de l’apôtre, qui se dessine grâce à la lecture de chaque lettre. Paul parvient à imposer une (...) présence qui témoigne de son message et de son expérience. Nous proposerons en ce sens le concept de visage épistolaire, et nous montrerons à travers Romains comment émerge ce visage, et surtout ce qu’il exprime pour compléter le message transmis. (shrink)

Au début du XXe siècle, si la Chine demeure encore largement une terre vierge pour les explorateurs occidentaux, elle fascine également les chercheurs. Qu'ils soient géographes, géologues, paléontologues ou préhistoriens, tous savent que de formidables découvertes restent à y faire. Suédois et Américains font rapidement le voyage vers l'Empire du Milieu, mais ce sont des Français qui, sur le terrain, vont écrire les plus belles pages de la découverte du Paléolithique de Chine, des premières industries lithiques à l'étude du gisement (...) de l'Homme de Pékin. Pierre Teilhard de Chardin est l'un d'entre eux, qui durant près de vingt ans va parcourir des milliers de kilomètres dans les campagnes et les déserts de Chine et de Mongolie, à la recherche des premiers hommes. Entre 1923 et 1940, il maintient une relation épistolaire avec son port d'attache à Paris, le Muséum national d'histoire naturelle, en la personne de son professeur de paléontologie, Marcellin Boule. Au fil de quatre-vingt-neuf lettres, interrompues par seulement une dizaine de retours vers l'Occident et par sa participation à la fameuse Croisière Jaune Citroën, il décrit, sur fond de rumeurs révolutionnaires évoquées ici et là, ses explorations et ses découvertes à son " Maître et ami ", de vingt ans son aîné, et à qui il voue une dévotion reconnaissante et quasi filiale - " [...] celui à qui je dois tout dans ma carrière scientifique [...] ". Au-delà de sa valeur scientifique, chacune de ces lettres - qu'elle soit écrite du désert de Gobi, des rives du Fleuve Jaune ou à bord d'un véhicule de la Croisière Jaune - est le reflet d'une formidable épopée. Véritable " Journal de bord " d'un savant, cette correspondance se révèle, tout autant que l'écho d'une extraordinaire aventure humaine, la découverte d'un pays prodigieux. (shrink)

Dans l'"Avis des éditeurs", on explique en quoi consiste l'intérêt particulier de ce recueil de lettres privées, non destinées à la publication. En plus, on apprend les circonstances grâce auxquelles une partie importante des papiers de Rousseau est entrée à la Bibliothèque de la ville (actuelle Bibliothèque publique et universitaire) de Neuchâtel: "J'entends que tous les papiers manuscrits de Jean-Jacques Rousseau [...] soient recueillis et rassemblées en paquets étiquetés et cachetés, pour être déposés dans une bibliothèque publique bien assurée. (...) Les lettres adressées à moi seront également déposées [...]" (extrait du testament de Pierre-Alexandre Du Peyrou du 22 juillet 1791. "Avis..." p. 16 s.). (shrink)

Ces deux tomes de la Correspondance decoupent la litterature epistolaire de Maine de Biran en deux periodes: avant la correspondance echangee avec Ampere sur la periode 1766-1804, de 1805 a 1824 les lettres se multiplient alors que commencent les echanges avec Ampere. Le volume des pieces publiees est double par rapport a ce que l'on connaissait. Des correspondants inconnus apparaissent alors que les echanges connus sont completes et revises. L'ensemble est refere a ses sources originales et a ses traditions (...) editoriales. Chaque document est accompagnes de notes historiques qui ouvrent aux commentaires. Ces pieces ont ete presentees comme une biographie epistolaire continue relative aux episodes des fonctions publiques de Maine de Biran. Elles constituent ainsi le pendant des ecrits politiques. (shrink)

Suivre ± pas à pas? et ± avec franchise? toute la série de ses études : c'est précisément ce que Vico (1668-1744) se proposait de faire dans son autobiographie Vie de Giambattista Vico écrite par lui-même, parue en 1728.00Mais, parce que placée dans la perspective de la polémique contre la diffusion du cartésianisme à Naples, cette reconstruction a posteriori eut pour effet de léguer une image du penseur toute orientée vers un but : la conception de la Science nouvelle.00Rompant avec (...) cette artificielle perspective, Raffaele Ruggiero raconte une autre histoire de Vico. Il rend leur pleine autonomie à toutes les expériences intellectuelles du savant penseur : sa formation, ses études juridiques, son engagement littéraire, son invention d'une nouvelle rhétorique de la science. Il révèle la multiplicité des inspirations culturelles qui ont façonné sa physionomie unique de philosophe et d'écrivain, et l'articulation complexe de ses intérêts scientifiques destinés à remodeler l'encyclopédie des savoirs à l'aube de la modernité.00Convoquant toutes ses œuvres, le replaçant dans son contexte, celui d'un protagoniste de la République des Lettres à l'époque des Lumières, Raffaele Ruggiero expose le rapport ambigu et passionnant de Vico à ses sources et à ses fantômes polémiques. (shrink)

Les discours de la morale à l’époque moderne exigent d’être pensés aux confins d’une anthropologie des moeurs, de l’histoire et de la philosophie, de l’épistémologie et de la littérature. C’est ce qu’ont mis en lumière les recherches contemporaines portant aussi bien sur l’histoire des mentalités et sur les rapports entre anthropologie et littérature que sur la dimension éthique des pratiques artistiques et la pensée morale. Dans ce contexte, comment aborder la réflexion morale sous l’Ancien Régime sans s’intéresser à ses fondements (...) philosophiques, aux différentes définitions dont elle fait l’objet ou à ses prolongements artistiques et littéraires? Théologiens, philosophes, moralistes, artistes, hommes et femmes de lettres sont autant de figures de la République des Lettres qui prennent la plume pour interroger la topique des vices et des vertus, qui échappent progressivement au domaine religieux pour investir celui de la philosophie et devenir ainsi l’objet d’un questionnement général sur l’homme et sur l’idée d’humanité. Ces actes du onzième colloque « Jeunes chercheurs du CIERL « proposent un regard critique sur la frontière entre vice et vertu : d’une laïcisation à une relativisation de la morale, elle semble se faire de plus en plus ténue et poreuse, donnant ainsi à voir les effets de tension qui parcourent la réflexion morale, et ce, dès la Renaissance. (shrink)

Entre 1805 et 1819, Maine de Biran et Ampere echangerent une correspondance si abondante, si riche, si coherente, qu'il a paru souhaitable de consacrer un volume autonome a ces documents, pour une large part restes inedits. Pour Maine de Biran, Ampere est un interlocuteur consistant, qui permet de mettre a l'epreuve les principes philosophiques elabores dans les grands textes de la maturite; il est de plus le grand artisan de la conversion a l'ontologie, operee par le philosophe autour de 1813: (...) c'est dans ces lettres que la question du noumene est posee et discutee longuement. En Maine de Biran, Ampere dispose d'un partenaire de choix, qui lui offre l'occasion de tester les diverses classifications des operations psychiques auxquelles il attache une si grande importance. (shrink)

La postérité, on le sait, ne fait pas toujours dans le détail. Elle distribue les bons et les mauvais points suivant une logique qui apparaît parfois très arbitraire. Jules de Gaultier, philosophe original, lecteur attentif de Schopenhauer et de Nietzsche, surtout connu pour avoir donné ses lettres de noblesse à la notion de Bovarysme, en sait quelque chose. Ayant joui d'une certaine reconnaissance en son temps il est tombé, depuis de longues décennies dans un oubli quasi-total. L'essentiel de la (...) philosophie de Jules de Gaultier réside dans la certitude que " toute réalité qui se connaît elle-même se connaît autre qu'elle n'est. " Tous les élans vers le réel sont vains : l'homme ne peut avoir qu'une vision faussée du monde. Toutes les reconstructions de la réalité phénoménale, même les plus prétendument scientifiques, ne sont que des reconstitutions illusoires et mensongères de ce qui est réellement. Dans ce contexte, l'homme n'a que deux alternatives " croire " ou " contempler " ; soit il se noie dans le réel sans se poser de questions, à la manière du croyant accroché à sa foi, soit il adopte, vis-à-vis du monde qui l'entoure une attitude spectaculaire qui, si elle ne lui permet pas d'en saisir les mécanismes profonds, l'empêche d'être dupe de ses illusions. La pensée sans concessions de Jules de Gaultier nous entraîne, certes, dans les dédales d'un monde inquiétant, tragique même, sans consistance réelle, sans but ; mais elle rend également à l'homme toute sa dignité et lui redonne les rênes de son destin : le réel n'est rien d'autre que ce que je veux qu'il soit, nous dit Jules de Gaultier... Conclusion effrayante pour beaucoup ; ultime consolation pour les plus sages. (shrink)

En República, libro X, Platón justifica su exclusión de la poesía imitativa mediante argumentos metafísicos y psicológicos. Al hacerlo, enfatiza la distancia de los productos de la imitación respecto de la verdad, y los condena porque apelan al elemento inferior del alma. En Sofista 233d- 236c, se propone una crítica similar contra la sofistería. El imitador puede hacer eidola, que puede ser considerado como real por un ignorante. En ambos casos Platón se refiere a la distancia respecto de la verdad (...) que guardan tanto los objetos hechos por los imitadores –pintores, poetas o sofistas– como los destinatarios de tales artes –espectadores u oyentes–. Los paralelismos entre ambos tratamientos son abundantes. Tal «distancia», como tratamos de mostrar, ofrece una clave no sólo para entender la crítica platónica de la mímesis, sino que también arroja luz sobre algunos pasajes de República cuya conexión con el tratamiento de la imitación no es evidente de inmediato: la sección eikasía de la «línea dividida», así como ciertos pasajes de la alegoría de la caverna. Ambos textos, independientemente de las variadas lecturas e interpretaciones que han merecido, aclaran la naturaleza de la mimesis y las críticas de Platón contra ella. Además, testifican la confianza de Platón en que el contacto directo con lo real neutraliza los efectos perniciosos de la imitación Palabras clave: Mímesis; Verdad; DistanciaIn Republic Book X, Plato justifies his exclusion of imitative poetry by means of metaphysical and psychological arguments. In doing that, he emphasizes the distance from truth of the products of imitation, and condemns them because they appeal to the lower element of the soul. In Sophist 233d-236c, a similar critique is directed against sophistry. The imitator can make eidola, which can be taken by an ignorant as being real. In both cases Plato refers to the distance that both the objects made by imitators –painters, poets or sophists– and the recipients of such arts –spectators or auditors– have from truth. The parallelisms between both treatments are abundant. Such «distance», as we try to show, offers a key not only to understand Platonic criticism of mimesis. It also throws light on some passages of Republic whose connection with the treatment of imitation is not immediately evident: the eikasía section of the «divided line», and certain passages of the allegory of the cave. Both texts, independently of the various readings and interpretations they have deserved, clarify the nature of mimesis and Plato’s criticisms against it. In addition, they testify Plato’s confidence that direct contact with the real neutralizes the pernicious effects of imitation. Keywords: Mimesis; Truth; Distance. (shrink)

La publication, dans la seconde moitié du XVIe siècle, de la version grecque des Lettres ignatiennes, à partir de deux manuscrits différents, a été l’occasion d’une compétition entre leurs éditeurs respectifs, Valentin Hartung, dit Paceus, converti de la Réforme, et l’imprimeur zurichois André Gesner, figure marquante de l’Église zwinglienne. Elle pose un problème non encore résolu : pourquoi André Gesner laisse-t-il entendre qu’il est l’auteur de l’édition princeps tandis que Paceus l’affirme hautement de son côté ? In the second (...) half of the 16th century the publication of the Greek version of the Letters of Ignatius, on the basis of two different manuscripts, gave rise to a competition between their two respective editors, Valentin Hartung, called Paceus, who had converted from the Reformation to Roman Catholicism, and the Zürich printer André Gesner, who was a remarkable figure of the Church of Zwingli. As yet, the following problem is unresolved : Why does André Gesner give us to understand that he is the author of the first edition, whereas Paceus resolutely claims the same thing for himself ? (shrink)

Du moment des années 1880, qui marque le début d’un véritable engouement pour Pascal, jusqu’à 1896, lorsque la publication de la célèbre Lettre sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d’apologétique de Maurice Blondel lance un nouveau défi aux apologistes, les auteurs français qui ont incarné l’apologétique chrétienne fin-de-siècle, les protestants comme les catholiques, ont été confrontés à la nécessité de revenir encore une fois sur le sort qu’il convenait de réserver aux Pensées. Alors que le legs du (...) Suisse Alexandre Vinet est en cours de difficile inventaire, les protestants finissent par conclure que l’apologie pascalienne a perdu nombre de ses vertus et qu’elle est inefficace sur les incrédules de la fin du xix e siècle. Les catholiques, au contraire, paraissent redécouvrir les mérites et les avantages d’une démarche apologétique qui permet de répondre aux principales inquiétudes d’un siècle finissant, alors même que la France est le théâtre d’une véritable « crise de la conscience catholique ». (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:BOOK REVIEWS 149 On the other hand, "a history which were only a lofty generalisation would go astray in pure speculation and would deduce its content from principles without making sure that the bulk of facts produced in reality could find its proper place within its frame" (ibid.). Hence, between the anecdotic and fantastic, history asserts its own exigencies, which are authenticity and intelligibility expressed in a true system (...) of human evolution. In the last chapter of Part I, Callot makes interesting observations concerning the problem of prevision or prediction in history. He mentions two types, the long4erm and the shortterm type, which he calls the type of prediction on the basis of history of philosophy, and the type of prediction on a sociological basis, respectively (p. 216). As is well known, Hegel developed his dialectical method in a constructive critique of Kant's doctrine of antinomies. In his Encyclopgdie, he observes that Kant's discovery of the inevitability of antinomies is "one of the most important and profound developments in modern philosophy." This association of ideas invites certainly to a further constructive critique and should be discussed in a book whose main subject is the antinomies in history. Furthermore, Marx's contribution to the development of dialectic and, in particular, his doctrine of "contradictions " as presented in Capital is far too important to be passed over in silence. The connection between Marxian dialectic and the Correspondence principle in physics (Bohr), to which Callot seems to refer on page 264, is so obvious that it should not be neglected in a book which otherwise bears testimony of erudition and intrepidity. I quite agree with Fernand Braudel that the author owes us another volume where the thinking of Marx and his historiographical descendants up to Jean-Paul Sartre's Critique de la raison dialectique is closely scrutinized. By taking such a step, Callot would probably create a still more suitable basis for the discussion of the problems of history of philosophy and science, of which he, in Part II of the book, gives an instructive and lengthy report. JOHANNES WI~-HANSEN University of Copenhagen BOOK NOTES New Editions Pierre Bayle, Oeuvres diverses, I. Avec une introduction par Elisabeth Labrousse. Hildesheim, C~eorge Olms, Verlagsbuchhandlung, 1964. xx -{- 760 pp. Subscription price per volume, DM 118. (Individual volumes, DM 148.) In view of the revival of interest in Pierre Bayle's thought and influence, it is fortunate that this excellent photoreproduction edition of his Oeuvres diverses, which have been so difficult to obtain, will now again be available. The four volumes, published first in 1727, bring together all of Bayle's works other than the Dictionnaire historique et critique, plus many of his letters. The present photoreproduetion edition will include all the works except the letters, since a new edition, including a very large number of those not in the Oeuvres diverses is now being prepared by a group of scholars under the direction of Madame Labrousse for the International Archives of the History of Ideas series. The first volume consists of the issues of the Nouvelles de la Republique des Lettres during Bayle's editorship, from its inception in 1684, until Bayle withdrew because of illness in 1687. Madame Labrousse, in her fine Introduction, discusses the history of this journalistic venture, and its importance in European intellectual history. The flight of so many French refugees to the Netherlands made it possible to set up a journal in Holland, written in French, that would review works in theology, philosophy, natural science, mathematics, history, etc. The capital, the publisher, the printers, the author and most of the readers were all refugees from Louis XIu persecutions. Bayle, while teaching philosophy at the ]~cole illustre of Rotterdam and writing some of his famous works, like the Ce que c'est la France toute catholique and Commentaire philosophique, undertook to review what was going on in the Republic of Letters. His objectivity, erudition, wit, and critical ability made the effort a success, and led to the series of other efforts, such as Jean Le Clerc's Bibliotheque choisie, and Henri Basnage de Beauval's Histoire des ouvrages des Sgavans. Bayle discussed the issues of the day--the... (shrink)

Étudiant les concepts du Contrat social à la lumière de l'histoire de Genève, l'ouvrage montre que Jean-Jacques Rousseau subvertit le langage de la souveraineté du peuple pour mieux autoriser les délibérations du peuple. Le concept de volonté générale met en jeu une conception implicite du jugement politique et des délibérations d'assemblée que l'ouvrage s'attache à reconstituer. Les Lettres écrites de la montagne illustrent, en complément, la place réservée aux contestations civiques. À l'heure où une contre-démocratie se développe dans le (...) refus de toute représentation, la philosophie politique de Jean-Jacques Rousseau peut encore nous éclairer."--Back cover. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Pierre Bayle dans la République des Lettres: Philosophie, Religion, CritiqueJosé R. Maia NetoAntony McKenna and Gianni Paganini, editors. Pierre Bayle dans la République des Lettres: Philosophie, Religion, Critique. Paris: Honoré Champion, 2004. Pp. 589. Cloth, €90.00.Pierre Bayle is an early modern philosopher who has received relatively little attention given the philosophical relevance and historical influence of his work. Fortunately this situation has been rapidly changing in (...) recent years. This volume, edited by Antony McKenna and Gianni Paganini, is a good sample of the volume, quality, scope, and polemical nature of current Bayle scholarship. The book contains twenty-five articles by the main Bayle scholars from France, Italy, England, the Netherlands, Canada, and the United States. It also contains an introduction by the editors, who give an overview of current scholarship, summarizing its main trends and achievements, and a useful name index. The articles are organized in five sections, each dealing with some aspect of Bayle's life and thought.The first set of articles, gathered under the heading, "Interlocutors, Friends and Enemies," deals with Bayle's personal relations as a Huguenot exiled in the Netherlands. Luisa Simonutti deals with Bayle's relations to one of the radical Reformed groups in Holland, the Quakers. Although Bayle disagreed with their religious views, he respected and maintained [End Page 476] healthy intellectual exchanges with them. Hans Bots examines Bayle's view of the "republic of letters," of which he was a major architect—a republic whose right to citizenship required the suspension of religious, political, and national partisanship and engagement in free intellectual debate. H. H. M. van Lieshout contests the entrenched view that Bayle lived as a recluse scholar in Rotterdam. Both she and Bots show how Bayle's main work, the Dictionary, exhibits his life committed to the "republic of letters." Finally, Hubert Bost focuses on Bayle's activity as a journalist, crucial in this republic but also revealing the difficulty of the pursued ideal of neutrality.The next three sections of the book deal with Bayle's thoughts on religion and philosophy. Anna Belgrado denies the late Bayle scholar Elizabeth Labrousse's thesis that Bayle's thought is wrought with Protestantism. Bayle's views on the Jews, the Middle Ages, and women are examined, respectively, by Myrian Yardeni, Gregorio Piaia, and Maria-Cristina Pitassi, who concur in concluding that, although not free from the prejudices of his time, Bayle's views are more complex and balanced than those of his contemporaries.Bayle's political views and in particular his view on tolerance receive a good deal of attention in the volume. Stefano Brogi explains Bayle's attack on the "rational theologians" (Le Clerc), at first sight puzzling given their defense of religious tolerance, pointing out Bayle's radical opposition between faith and reason. According to Jean-Michel Gros, it is this radical separation of philosophy from theology that renders Bayle's view of tolerance so modern, unlike Locke's, for instance, which still has a theological ground. Jonathan Israel explains another apparent puzzle: Bayle's defense of absolute monarchism despite his philosophical and religious ideas, which were no less radical than Spinoza's. Bayle, unlike Spinoza, does not support republicanism because of his pessimistic view of human nature. John Christian Laursen shows that the political menace posed by the Millenarians explains Bayle's unusual lack of tolerance towards them.One of the most influential contemporary Bayle scholars, Gianluca Mori, summarizes his view of Bayle as a philosophical atheist, and he is contested in this by Jean-Luc Solère, who argues that for Bayle, materialism does not provide a coherent metaphysical system alternative to the Christian one, so that Bayle's position amounts to a radical skepticism with regard to reason. In his contribution to the volume, Mori argues that Bayle's skepticism is restricted, and is not relevant to the issue of theism versus atheism. He replies to Solère's objections to his interpretation in an appendix to his article. Mori's interpretation relies on the method of reading Bayle's text as containing irreligious views hidden beneath apparently orthodox claims. Thomas Lennon relies on the opposite approach to argue... (shrink)

Resumen. La consideración de una nueva visión para sustituir y revisar las concepciones humanasen relación con el ambiente, plantea necesariamente mantener una misión educativa, dirigiendo laatención al complejo mundo natural, porque bajo esta perspectiva, educar representa una formaviable entre la realidad y el medio, condición indispensable para replantear la promoción de lasactividades ecológicas mediante el panorama gerencial, bajo el rol que desempeña el gerente deaula, para obtener cambios en el futuro posicionamiento humano en relación con la naturaleza. Elestudio tiene como (...) objetivo describir el rol gerencial del docente para la promoción de lasactividades ecológicas en la educación primaria. Tomando como caso el Colegio Jorbalán y EscuelaBásica San José, San Cristóbal, República Bolivariana de Venezuela. El estudio se fundamentó en laactividad promovida por el docente en cuanto a la participación ciudadana y el trabajo colaborativo,así mismo, la gerencia estratégica con referencia a la planificación, organización y dirección deactividades ecológicas. La investigación presentada es de nivel descriptivo, de campo, proyectofactible. Los resultados obtenidos indicaron, que los docentes promueven actividades departicipación ciudadana sobre acciones proambientales y valores ambientales; argumento del cualdiscreparon estudiantes y padres; también se detectaron deficiencias en el desarrollo de la gerenciaestratégica, concluyendo que el trabajo es importante porque hay necesidad de diseñar técnicas parala promoción de actividades ecológicas. Recomendando a los docentes como protagonistasmotivacionales, el ejercicio de los principios gerenciales con mayor firmeza a fin de mejorar lacalidad de vida.Palabras claves. Gerente de aula, promoción actividades ecológicas. Considering a new vision to replace and check the human conceptions in relation to theenvironment, necessarily arises maintain an educational mission, drawing attention to the complexnatural world, because from this perspective, education is a viable way between reality and theenvironment , which is essential to reconsider the promotion of environmental activities bymanagement scenario, in the role played by the manager class, for change in the future positioning inrelation to human nature. The study aimed to describe the managerial role of teachers in thepromotion of environmental activities in primary education. Case: Jorbalán College ElementarySchool and San Jose, San Cristobal, Bolivarian Republic of Venezuela. The same was based onthe activity promoted by the teacher in terms of citizen participation and collaborative work, inaddition, management refers to strategic planning, organization and management of environmentalactivities. The research presented is descriptive level, field, and project feasible. Resultsindicated that teachers promote civic engagement activities on eco-friendly actions andenvironmental values; argument which students and parents disagreed, also identified shortcomingsin the development of strategic management, concluding that there is need to develop techniques forpromoting of environmental activities. It is recommended to teachers asprotagonists motivational exercise management principles more firmly to improve the quality of life.Keywords. Classroom manager, promoting environmental activities. (shrink)

Contrairement à ce que pourraient laisser croire certains usages du stoïcisme à des fins exclusivement thérapeutiques ou encore l’abondance des travaux récents sur l’éthique et la politique stoïcienne, la piété (eusebeia / pietas) est aussi indéniablement un élément central de la pensée stoïcienne. Comprise comme l’adéquation de la volonté humaine avec la volonté divine, elle semble sinon en conflit du moins sans grand rapport avec la religion traditionnelle et ses rites. Une « piété de la ra...

Les Républicains français poursuivent la mise en œuvre du projet de société des Lumières, dans la ligne, volontiers anticléricale, de la sécularisation de la société. Rejetant l'idée de l’utilité sociale de la religion, ils lui opposent l'idéal d'un humanisme laic, censé capable de satisfaire les aspirations les plus hautes des hommes. Ils entendent aussi fonder l'État sur la souveraineté populaire, les droits de l'hornme et les libertés civiques.Léon XIII combat inlassablement ces conceptions de la société et de l'autorité qui ne (...) font pas référence à Dieu, ni ne respectent le Statut auquel l'Église a droit, et ne peuvent que causer la ruine des États et des Peuples. L'effort du Pape de « rallier » les catholiques monarchistes à la République n'empêcha pas la dégradation des relations entre l'Église et l'État. Capable de s'adapter aux situations qu'elle réprouvait , la pensée politique de Léon XIII et des théologiens romains a toujours revendiqué avec intransigeance la place centrale de l’Église dans la société.French Républicans continued to pursue the Enlightenment’s project towards the secularization of society, wbich often was consciously anti-clerical. Rejecting the idea of the social value of religion, they opposed it with the idea of a lay humanism, whicb they tbougbt capable of satisfying mans highest aspirations. They also wanted to found the State on popular sovereignty, the rights of man, and civil liberties.Leo XIII untiringly fought those conceptions of a society and authority, that made no reference to God : they did not respect the statute to wbicb the Churcb had a rigbt and they would bring about the ruin of States and its peoples. The effort of the Pope to “rally” Catbolic monarchists to the Republic did not impede the degradation of relations between the Cburch and the State. Capable of adapting himself to the situations of wbicb he disapproved, Leo XIII’s political tbought and that of Roman theologians had always claimed witb insistence the central place of the Cburcb in society. (shrink)

""Cher Alain,.Nous avons donc décidé d'échanger des lettres plutôt que de nous entretenir de vive voix. L'utilisation de ce vieil outil littéraire me semble prudente et bénéfique, bien que je me demande si elle n'est pas une dérobade. Malgré mon goût de l'affrontement, je redoutais en effet ta présence et ce que le tac au tac impliqué de violence. Autrement dit, je craignais de me heurter en temps réel sur du non négociable et de voir bientôt se lézarder une (...) chère et ancienne amitié." "Chère Élisabeth, Si je tirais sur tout ce qui bouge, tu aurais raison de vouloir m'en dissuader, et il me semble qu'e je serais assez avisé pour suivre ton.conseil. Mais je n'ai rien d'un tireur convulsif. Et lorsqu'il m'arrive de perdre mon sang-froid, c'est parce que je suis la cible favorite de ceux qui n'ont que le mot "changement" à la bouche et pour qui rien ne bouge.""--Page 4 of cover. (shrink)

Un passage biffé d’une lettre à Antoine Arnauld du 14 janvier 1688 rappelle un projet ancien chez Leibniz, celui d’augmenter l’extension de la logique démonstrative. Il écrit : « votre Art de penser contient déjà de belles méditations, qu’on peut augmenter et pousser plus avant ». Le compliment est évidemment fort ambigu, et rappelle la fonction que Leibniz donne parfois à des auteurs appartenant grosso modo au même espace intellectuel que Descartes ou Pascal, c’est-à-dire celle d’avoir comme...

Em República 377a Sócrates diz que as fábulas (mythos) são, no todo, falsas, mas possuem, alguma verdade. Diante dessa falsidade geral, a tentativa será de entender melhor onde estaria, de que modo se apresentaria e de que tipo seria essa verdade. Para tanto, será necessário tentar responder se falsidade e verdade podem ocorrer num mesmo lugar e, se a resposta for afirmativa, de que tipo é a sua relação. No âmbito dos conceitos de pano de fundo será preciso verificar se (...) há uma teoria da correspondência da verdade ou não e uma teoria do conhecimento por contato ou proposicional. Essas respostas permitirão identificar se verdade e falsidade possuem o mesmo objeto e qual é o objeto de uma fábula. Todo esse percurso deve gerar uma concepção de fábula condizente para ser o primeiro instrumento educacional na formação das crianças. Os resultados apontam para um tipo de híbrido verdade e falsidade que não se encaixa nas categorias dos diálogos platônicos. Palavras-chave: Verdade; Mentira; República; Fábulas; Platão. How can fables be generally false and yet contain some truth? A reflection on the Republic 377a Abstract: In Republic 377a Socrates says that fables (mythos) are, on the whole, false, but they possess some truth. In the face of this general falsity, the attempt will be to understand better where this truth would be, how it would be presented and what kind of truth it would be. To do so, it will be necessary to try to answer if falsehood and truth can occur in the same place and, if the answer is affirmative, of which type is their relationship. In the context of background concepts, it will be necessary to verify whether there is a correspondence theory of truth and if there is a theory of propositional knowledge or knowledge by acquaintance. These answers will allow to explore whether truth and falsehood have the same object and what is the object of a fable. This conclusion should generate a conception of a fable that is suitable to be the first educational tool in forming children. The results point to a type of hybrid truth and falsehood that does not fit into the categories of Platonic dialogues. Key-words: Truth; Lie; Republic; Fables; Plato. Comment les fables peuvent-elles être généralement fausses et contenir une part de vérité? Une réflexion sur la République 377a Résumé : Dans la République 377a, Socrate affirme que les fables (mythos) sont, dans l'ensemble, fausses, mais qu'elles possèdent une part de vérité. Face à cette fausseté générale, on cherchera à mieux comprendre où se trouverait cette vérité, comment elle se présenterait et de quel type de vérité il s'agirait. Pour ce faire, il faudra essayer de répondre à la question de savoir si la fausseté et la vérité peuvent se trouver au même endroit et, si la réponse est affirmative, de quel type est leur relation. Dans le contexte des concepts de base, il sera nécessaire de vérifier s'il existe une théorie de la correspondance de la vérité et s'il existe une théorie de la connaissance propositionnelle ou de la connaissance par accointance. Ces réponses permettront d'explorer si la vérité et la fausseté ont le même objet et quel est l'objet d'une fable. L'ensemble de ce parcours devrait générer une conception de la fable qui soit apte à être le premier outil éducatif dans la formation des enfants. Les résultats indiquent un type de vérité et de fausseté hybride qui n'entre pas dans les catégories des dialogues platoniciens. Mots clés: Vérité; Mensonge; République; Fables; Platon. Data de registro: 01/08/2023 Data de aceite: 12/06/2024. (shrink)

Lorsque, dans le film de Max Ophüls Letter from an Unknown Woman, l’homme arrive aux derniers mots de la lettre que lui a adressée la femme inconnue, on nous le montre – selon des techniques éprouvées et bien connues de montage rapide – agressé par une suite...

La publication des lettres d’Isabelle de Bourbon-Parme à sa belle-sœur l’archiduchesse Marie-Christine est un événement important. Pas seulement parce que nous avons affaire à un écrit intime d’une « princesse philosophe », dont l’intelligence et l’ouverture d’esprit sont en soi dignes de notre intérêt. Mais parce qu’il s’agit de lettres d’amour à une femme, comme nous en avons peu d’exemples au xviiie siècle, et même après. Il se pourrait même que nous ayons affaire au premier écrit de cette...

Este trabajo se ocupa de la crítica de Platón a oradores, poetas y sofistas. Su propósito es mostrar que independientemente de las características que singularizan una batalla de vasto alcance librada por el filósofo en tres frentes distintos, la noción de imitación (mimesis) proporciona un hilo conductor que permite vincular esos diferentes enfrentamientos y arrojar luz sobre la reacción de Platón ante quienes identifica, peyorativamente, como imitadores. La práctica adulatoria del orador en Gorgias, no menos que el quehacer del poeta (...) puesto en tela de juicio en República y el del sofista en el diálogo homónimo tendrían, en efecto, una naturaleza mimética. Esto no impide reconocer, junto a los puntos de continuidad, diferencias significativas en los tratamientos de la mimesis que ofrecen los tres diálogos aquí considerados. (shrink)

L? Esquisse d?une théorie des émotions reste un des textes les plus déroutants de Sartre, et un des plus maladroits. Le fait d?apprécier les fulgurances de ce petit livre ne doit pas empêcher de reconnaître l?impression qu?il provoque à chaque nouvelle lecture, celle d?une belle tentative manquée. C?est en tout cas ce qui se révèle lorsque l?on tente de cerner une des apories du texte, comme nous le ferons ici. Le propos qui va suivre, axé sur une difficulté majeure de (...) l? Esquisse , et qui abandonnera Sartre au moment où il y apporte de nouvelles réponses, sera résolument unilatéral ? non dans le but de dis­créditer Sartre, mais, simplement, de bien faire ressortir l?importance de l?en­jeu. Nous n?aurions pas risqué une telle approche si Sartre lui-même n?avait été un des plus sincères critiques de l? Esquisse , et ce, dans une lettre au Castor datée du 3 mars 1940. Sartre, à ce moment, vient de recevoir deux exemplaires de son livre, ses premiers exemplaires d?auteur : en toute logique, il devrait relire son travail avec le plaisir quelque peu narcissique de tout auteur redécouvrant un écrit récent, de surcroît tout juste paru. Or, écrit-il à Simone de Beauvoir, il a relu la Théorie des émotions « avec un peu de déception. La théorie est montrée mais non point démontrée. La préface est ce qu?il y a de mieux » 1 . De fait, ce que Sartre appelle la préface, et qui est en réalité. (shrink)

Claude Piché | : Il est symptomatique que Fichte ait destiné la première version écrite de sa Doctrine de la science « à ses auditeurs », c’est-à-dire aux étudiants de l’Université d’Iéna où il venait d’entrer en fonction. En effet, Fichte a toujours cru que la lettre de l’exposé proprement scientifique de sa philosophie devait être accompagnée d’une explicitation orale, privilégiant ainsi un contact direct avec l’auditoire en vue d’éviter les malentendus. Tout au long de sa carrière, il s’est en (...) vérité résolument méfié de l’« écrit » et c’est la radicalité de cette attitude qui explique en partie le différend qui s’est fait jour entre lui et Schiller à propos de l’article sur l’« esprit et la lettre en philosophie ». Ces deux termes prennent sous la plume de Fichte une signification inattendue qui témoigne de manière privilégiée de la façon dont il envisage la philosophie transcendantale et son mode de transmission. | : It is striking to notice that Fichte intended the first written version of his Doctrine of Science “for his listeners,” namely for the students of the University of Jena where he had just taken up his post. Fichte in fact always believed that the ‘letter’ of the scientific exposition of his philosophy should be accompanied by an oral explanation, so as to establish a direct contact with his audience in order to avoid misunderstandings. Throughout his career, he was suspicious of the “written” word ; this radical attitude explains at least in part the disagreement that took place between him and Schiller concerning the article “on the spirit and the letter in philosophy.” Under Fichte’s pen, these two terms take on an unexpected meaning that illustrates, in a priviledged way, how he envisages transcendental philosophy and its mode of transmission. (shrink)

Marie-Geneviève Thiroux d’Arconville (1720-1805), aujourd’hui méconnue, a pourtant laissé des œuvres scientifiques et littéraires appréciées en son temps. Rien ne destinait cette femme de la noblesse financière et parlementaire, souffrant d’une éducation négligée et mariée à l’âge de 14 ans, à se passionner pour des domaines aussi variés que la physique, la chimie, la médecine, la botanique, la littérature, la morale, les langues ou encore l’histoire. C’est ce parcours atypique et ses motivat...

Parmi les nombreuses lettres de Pierre Teilhard, celles envoyées aux Bégouen, près d'une centaine, occupent une place privilégiée. C'est en 1913, avec la rencontre du comte Henri Bégouën, passionné de préhistoire, que commence la relation de Teilhard avec cette famille. Durant la guerre, cette relation s'ouvre à Max, le fils aîné, et, par la suite, à Simone, son épouse. Dans sa correspondance, Teilhard témoigne d'une amitié profonde et fidèle tout particulièrement à l'égard du couple, qu'il compte parmi ses intimes. (...) En toute liberté, il lui fait part du cheminement de sa pensée et de l'état d'avancement de ses écrits, il lui confie ses difficultés avec les autorités religieuses et prend position sur les courants politiques et idéologiques qui secouent la France et le monde. Grâce aux nombreux souvenirs rassemblés par Max et à quelques copies de ses lettres à Teilhard, se perçoit l'influence déterminante du jésuite sur sa vie et sur son activité professionnelle en Afrique. S'y révèle aussi la riche personnalité du couple qui a contribué au rayonnement de la pensée de Teilhard. Dès 1928, Simone reproduit et diffuse les essais envoyés de Chine par Teilhard. Initiative, peu connue jusqu'à présent, qui a facilité l'édition rapide des oeuvres complètes. En postface, quatre spécialistes de l'oeuvre de Teilhard, Jean-Pierre Demoulin, François Fuvé, Henri Madelin et Gustave Martelet, mettent en lumière l'apport de ces lettres à la compréhension de la personnalité et de la vision clu monde du jésuite. De cet ensemble, il ressort clairement que la pensée teilhardienne déborde des cercles scientifiques et peut éclairer les chrétiens soucieux de construire une société plus juste et plus fraternelle. Les éditions Lessius ont aussi publié la Correspondance de Pierre Teilhard avec Lucile Swan (2008) et Teilhard de Chardin prophète d'un Christ toujours plus grand de Gustave Martelet (2005). (shrink)

Nombreux sont les versets coraniques qui insistent sur la toute-puissance de Dieu : en maître absolu du Bien et du Mal, il fait ce que bon lui semble, égarant et sauvant qui II veut. Pris au pied de la lettre, ces versets ont inspiré une vision déterministe et fataliste dé l'homme et du monde qui exclut toute possibilité de fonder une éthique rationnelle : le bien et le mal sont entièrement déterminés par la seule volonté de Dieu et l'islam se (...) résume alors à une soumission aveugle aux décrets divins. Tenue pour responsable de l'ankylose de la pensée musulmane, voire des dérives obscurantistes de l'islamisme radical, cette position, qui résulte du triomphe de l'as'arisme dans le sunnisme postclassique, est de nos jours sévèrement critiquée par des théologiens soucieux de promouvoir un islam éclairé. Ceux-ci renouent souvent avec des doctrines mu'tazilites visant à atténuer, d'une façon ou d'une autre, la puissance divine et à reconnaître en Dieu une certaine « impuissance », afin de créer un espace pour l'homme. L'article retrace l'historique de ce débat, qui remonte aux origines mêmes de la théologie musulmane. Many verses in the Koran insist on God's omnipotence: as the absolute Master of Good and Evil, He does whatever he likes, condemning or saving whomever He decides. Understood literally, those verses have inspired a deterministic and fatalistic vision of man and the world, one which excludes any possibility of grounding a rational ethics. Both Good and Evil are totally determined by the will of God alone, and Islam may be summed up as a blind submission to divine decrees. This position, which results from the triumph of as'arism in post-classical sunnism, has been held responsible for the stagnation of Muslim thought, indeed for the obscurantist excesses of radical Islamism and is today severely criticized by some theologians concerned to promote an enlightened Islam. These scholars have often revived mu'tazilist doctrines whose aim is to weaken one way or another, notions of divine power and, by recognizing in God a certain « powerlessness », create a space for human action. This paper retraces the history of this debate which dates back to the very origins of the Muslim theology. (shrink)

O artigo retoma a presença de Diotima, inserida no contexto do Banquete de Platão, por meio do discurso rememorativo de Sócrates, dos ensinamentos recebidos da mulher de Mantineia, quando era ainda muito jovem. O jogo cênico de um discurso masculino que faz alusão aos ecos de fala de uma figura feminina, cujo conteúdo resguarda valores masculinos, me instiga a pensar o estatuto do feminino e do masculino, sob a perspectiva da relação entre o parto no corpo e o parto na (...) alma. Ao longo da análise, pretendo cotejar algumas representações da natureza feminina nos diálogos platônicos, observando o tratamento diferenciado como Platão pensa a questão do feminino, sob perspectivas variadas, como a tese da natureza similar de mulheres e homens, e a polêmica comunidade de mulheres e crianças, contidas, respectivamente, na primeira e na segunda ondas em República V; ou a tese da diferença de gêneros do Timeu. O viés interpretativo consiste em revisitar o contexto da considerada “questão de gênero” em Platão, a partir das metáforas do parto e da maternidade. Palavras-chave: Parto; Maternidade; Masculino, Feminino; Imortalidade. The feminine and masculine in Diotima's metaphor of childbirth Abstract: This article revisits the presence of Diotima within the context of Plato’s Symposium through Socrates’ recollective discourse on the teachings he received from the woman of Mantineia when he was still very young. The theatrical interplay of a masculine discourse that alludes to the echoes of a female figure’s speech, whose content embodies masculine values, prompts me to consider the status of the feminine and the masculine from the perspective of the relationship between physical childbirth and spiritual childbirth. Throughout the analysis, I intend to compare some representations of feminine nature in the Platonic dialogues, noting the differential treatment in how Plato addresses the question of the feminine from various perspectives. This includes the thesis of the similar nature of women and men and the controversial community of women and children, contained respectively in the first and second waves in Republic V; or the thesis of gender differences in the Timaeus. The interpretative approach consists of revisiting the context of the so-called “gender question” in Plato through the metaphors of childbirth and motherhood. Keywords: Birth; Motherhood; Masculine; Feminine; Immortality. Le féminin et le masculin dans la métaphore de l'accouchement de Diotime Résumé: L'article reprend la présence de Diotime, insérée dans le contexte du Banquet de Platon, à travers le discours remémoratif de Socrate, des enseignements reçus de la femme de Mantinée, quand elle était encore très jeune. Le jeu scénique d’un discours masculin qui fait allusion aux échos des paroles d’une figure féminine, dont le contenu préserve les valeurs masculines, m'incite à réfléchir sur le statut du féminin et du masculin, sous l'angle du rapport entre l'accouchement dans le corps et l'accouchement dans l'âme. Tout au long de l'analyse, j'entends comparer certaines représentations de la nature féminine dans les dialogues platoniciens, en observant le traitement différencié dans lequel Platon réfléchit à la question du féminin, à partir de différentes perspectives, comme la thèse de la nature similaire des femmes et des hommes et la controversée communauté des femmes et des enfants, contenues respectivement dans la première et la deuxième vagues de la République V ; ou la thèse de la différence entre les genres du Timée. Le biais interprétatif consiste à revisiter le contexte de ce qui est considéré comme la « question du genre » chez Platon, à partir des métaphores de l’accouchement et de la maternité. Mots-clés: Accouchement; Maternité; Masculin; Féminin; Immortalité. Data de registro: 02/08/2024 Data de aceite: 25/09/2024. (shrink)

L'authenticité du maigre dossier de correspondance documentant les relations entre l'empereur Frédéric II Hohenstaufen et la cour impériale de Nicée est un sujet de débats constants, tant pour les pièces grecques que latines. L'édition récente d'un nouveau témoin de l'une de ces dernières, en permettant d'en préciser le contexte de rédaction - probablement privé - incite à désattribuer définitivement une lettre qui ne fut sans doute jamais envoyée par Frédéric II à Jean III Vatatzès, et dont le sens véritable n'est (...) même pas celui d'un pastiche. Cette désattribution met sur la piste d'une réflexion sur les contextes de transmission et de rédaction des dictamina politiques latins du XIIIe siècle. Elle incite à réfléchir sur la nécessité de développer des critères méthodologiques tenant compte de ceux-ci pour contourner les apories de la critique interne dans l'examen de dossiers de traitement particulièrement délicat, tels que des correspondances diplomatiques uniquement transmises dans des recueils épistolaires. (shrink)

En cet article nous analysons les notions de taqiyya et kitmān telles qu’elles ont été élaborées par des auteurs ismaéliens des 10e et 11e siècles. Tout au long du présent « cycle d’occultation », la « science véritable » est voilée sous la lettre des textes révélés et des lois qui en découlent. Seuls les imāms et leurs disciples ont accès à cette science, mais ils n’ont pas le droit de la divulguer au tout venant. Cette obligation de garder le (...) secret fait partie du sermon d’allégeance que chaque Ismaélien doit prêter avant le début de son initiation. Mais même les imams ont été forcés d’agir avec prudence et en secret. À certains moments, ils ont été obligés d’entrer en occultation , en cachant leur véritable identité et leur lieu de résidence. Cette pratique de taqiyya et kitmān est présentée comme le sens caché des prescriptions coraniques relatives au jeûne du Ramadan. La rupture illicite du jeûne signifie la transgression des règles de la taqiyya, tandis que le ‘Id al-fiṭr symbolise l’abolition finale de l’obligation de la taqiyya. Les auteurs fatimides interprètent l’avènement de ‘Abd Allāh al-Mahdi et la fondation de l’état fatimide en Ifrīqiya comme un signe annoncant le ‘Id al-fiṭr, qui aura lieu avec l’apparition du Qā’im lors de la Grande Résurrection. En ouvrant un nouveau « cycle de manifestation », il abrogera toutes les eligions et les lois exotériques. La science sera alors directement accessible, sans zāhir ni bāṭin. Par conséquent, il ne sera plus nécessaire d’observer la taqiyya et le kitmān. L’ismaélisme étant un mouvement messianique avec des objectifs éminemment politiques, il n’y a pas lieu de dissocier l’aspect sécuritaire de l’aspect ésotérique dans sa théorie de la taqiyya. (shrink)

Jean Jacques Rousseau (1712-1778) ne cesse de fasciner ses lecteurs, par les controverses internes de ses ecrits. Dans une societe mondialisee, confrontee regulierement aux extremismes religieux qui tentent d'imposer leur vision du monde par la violence, peut-on encore entendre son verdict dans les Lettres ecrites de la Montagne : "La Religion est utile et meme necessaire aux Peuples"? Devant les theories de la laicisation, developpees dans une perspective de secularisation a sens unique, orientees vers l'expulsion de la religion de (...) la sphere publique, la relecture de la pensee politique de Rousseau est indispensable pour elaborer un contrat social acceptable par tous. La contribution du philosophe de Geneve a une analyse critique du theologico-politique, et son opposition aux perspectives atheistes de ses contemporains, est d'un grand interet dans le debat autour de la laicite des Etats postmodernes. En effet, le paradoxe, qui traverse la pensee de Rousseau, trouve son point culminant dans sa controverse avec les encyclopedistes sur le lien entre la politique et la religion. Plus que tout autre philosophe des Lumieres, Jean Jacques Rousseau eclaire la comprehension des defis que posent a notre temps la relation du politique et du religieux. (shrink)

Dans une lettre à son épouse, Sade fait l'éloge de la bizarrerie et l’élève au rang de catégorie esthétique sous le nom de « principe de délicatesse ». Cela peut sembler paradoxal, comme l'a bien remarqué Michel Delon, que celui qui énonce le devoir de délicatesse est celui-là même dont le nom est devenu synonyme de brutalité. Le terme est en effet ambigu et possède dans l'oeuvre du marquis plusieurs sens: de l'échange de soins entre Juliette et sa maîtresse préférée (...) La Durand, en passant par une simple manie sexuelle, jusqu'à la fantaisie « la plus bizarre et la plus singulière de toutes », celle qui dépend d'une richesse fastueuse et qui ne s'achève que sur un tas de corps baignés de sang. Il s'agit d'abord d'examiner les différents sens du terme chez Sade ; puis d'analyser les interprétations que Roland Barthes, Annie Le Brun et Michel Delon donnent de la délicatesse scélérate ; enfin de mettre en évidence sa spécificité par rapport à la prodigalité luxurieuse. (shrink)

Resumo: Por intermédio da análise dos gêneros carta e conto escritos por Machado de Assis, procuramos oferecer uma resposta à questão do horizonte ético e moral que opera nos textos do autor. Trabalhamos numa perspectiva interdisciplinar, pois dialogamos com filósofos, historiadores e críticos literários procurando, num primeiro momento, demonstrar que a noção de cuidado de si se mostra na correspondência machadiana a partir da perspectiva de cura de si, isto é, um tipo de sabedoria dos antigos gregos e romanos que (...) o autor lança mão para realizar e organizar o pensamento literário, seu e de seus pares, na direção das publicações e conquistas no âmbito da literatura. Num segundo momento, demonstramos que o cuidado de si terá outro sentido nos textos de ficção, pois se volta para um cuidado da alma no sentido do desenvolvimento do pensamento crítico do sujeito em relação ao eu e ao outro, ao indivíduo e ao mundo social. Palavras-chave: Machado de Assis; Cuidado de Si; Cartas; Literatura. The care of the self as an ethical perspective in Machado de Assis Abstract : Through the analysis of the genres letter and short story written by Machado de Assis, we try to offer an answer to the question of the ethical and moral horizon that operates in the author's texts. We work in an interdisciplinary perspective, as we dialogue with philosophers, historians and literary critics, trying, in a first moment, to demonstrate that the notion of self-care is shown in Machado's correspondence from the perspective of self-cure, that is, a kind of wisdom from the ancient Greeks and Romans that the author uses to accomplish and organize the literary thought, his own and his peers', in the direction of publications and achievements in the field of literature. In a second moment, we demonstrate that the care of the self will have another meaning in fiction texts, since it turns to a care of the soul in the sense of the development of the subject's critical thought in relation to the self and to the other, to the individual and to the social world. Keywords: Machado De Assis; Self-Care; Letters; Literature. Le souci de soi comme perspective éthique chez Machado de Assis Résumé : A travers l'analyse des genres lettre et nouvelle écrits par Machado de Assis, nous essayons d'offrir une réponse à la question de l'horizon éthique et moral qui opère dans les textes de l'auteur. Nous travaillons dans une perspective interdisciplinaire, car nous dialoguons avec des philosophes, des historiens et des critiques littéraires en essayant, dans un premier temps, de démontrer que la notion d'auto-soin apparaît dans la correspondance de Machado dans la perspective de l'auto-cure, c'est-à-dire une sorte de sagesse des anciens Grecs et Romains que l'auteur utilise pour accomplir et organiser la pensée littéraire, la sienne et celle de ses pairs, vers des publications et des conquêtes dans le domaine de la littérature. Dans un deuxième temps, nous démontrons que le souci de soi aura un autre sens dans les textes de fiction, car il se transforme en soin de l'âme au sens du développement de la pensée critique du sujet par rapport au moi et à l'autre, à l'individu et au monde social. Mots-Clés: Machado De Assis; Soins Personnels; Letres; Littérature. Data de registro: 22/11/2022 Data de aceite: 24/04/2023. (shrink)

Une lettre de Descartes à Mersenne du 27 mai 1641 vient d’être découverte dans une bibliothèque de Haverford College, près de Philadelphie. Ayant appartenu aux collections de l’Institut de France, ce document fut volé avec 71 autres de Descartes par le comte Libri, un mathématicien italien qui travaillait comme secrétaire du comité des manuscrits et catalogues pour les bibliothèques nationales françaises dans les années 1840. L’asile politique que lui accorda le Royaume-Uni après sa fuite en 1848 – en dépit de (...) sa condamnation par contumace à 10 ans de prison – permit au comte d evemdre son bien mal acquis, ainsi que de nombreux autres documents provenant du même fonds. Après les deux ventes aux enchères qui eurent lieu à Londres en 1861, on perdit la trace de la lettre en question – seules 45 lettres sur les 72 ont de fait été récupérées par l’Institut – jusqu’à sa dedécouverte grâce à Google.books par Erik-Jan Bos, un chercheur hollandais du Zeno Institute à Utrecht. (shrink)

Cette lettre, publiée ici pour la première fois en français, dans sa version originale, a été envoyée par Jean Wahl à Martin Heidegger le 12 décembre 1937. Elle répond à une lettre que Heidegger avait écrite à Wahl une semaine plus tôt au sujet des thèses de Wahl dans la célèbre conférence « Subjectivité et transcendance ». [1] Dans cette conférence, qui a été décrite comme « un tournant dans l’histoire intellectuelle du XXe siècle », [2] Wahl s’interrogeait, entre autres, (...) sur la mesure dans laquelle la philosophie pouvait fournir une théorie générale des intuitions d’existences particulières telles que Kierkegaard ou Nietzsche. En d’autres termes, une philosophie de l’existence était-elle possible, ou ces existences elles-mêmes n’étaient-elles pas « à la fois plus ‘existentielles’ et plus vraiment philosophiques que les philosophies de l’existence »? [3] Dans sa réponse, Heidegger déclarait que sa propre pensée ne pouvait être qualifiée de philosophie de l’existence, car elle ne s’occupait de l’être humain que dans la mesure où celui-ci pouvait éclairer l’être lui-même. Wahl, cependant, n’était pas convaincu, et dans la lettre publiée ici, il défend à la fois sa décision d’appeler Heidegger un philosophe de l’existence et propose plusieurs objections à la manière dont Heidegger essaie de répondre à la question de l’être. (shrink)

Que connaît-on de Descartes en général? Des éléments du Discours de la méthode, le début des Méditations, quelques lettres sur la morale... Un Descartes souvent réduit à quelques thèmes : la "morale par provision", le "doute hyperbolique", le Cogito, la générosité. L'oeuvre cartésienne est immense non par le nombre d'écrits, mais par la densité et l'inventivité, par la variété des questions et des domaines abordés, enfin par le retentissement qu'elle a connu du vivant même de l'auteur. Ces Lectures de (...) Descartes visent d'abord à rendre sensibles toutes les dimensions, mais aussi l'unité foncière, du grand travail de pensée auquel l'auteur des Principes de la philosophie a attaché son nom. Sont donc abordés le programme de la métaphysique, les relations de l'esprit et du corps, les principes de la morale, mais aussi les premiers projets de Descartes, sa conception des mathématiques, sa physique et sa cosmologie, sa physiologie et sa politique. La réception de l'oeuvre en Hollande et en France (jusqu'à l'époque des Lumières) est aussi étudiée en détail. Au fil de seize contributions, à la fois enquêtes et synthèses, formant un ensemble sans équivalent en français, la pensée de Descartes apparaît bien plus complexe et nuancée qu'on ne l'imagine, plus diversifiée, plus puissante, plus libre, et infiniment plus parlante. (shrink)

Diderot s’est passionné toute sa vie pour les questions musicales. C’est à travers elles que cet article traite du thème de la « perception des rapports » dans l’esthétique diderotienne. Le trait saillant des « Principes généraux d’acoustique » (1748) est le refus de distinguer un point de vue strictement scientifique et esthétiquement neutre, et un point de vue proprement esthétique. Dans les pas du Descartes de l’Abrégé de musique, et dans une discussion serrée avec le père André, Diderot soutient (...) une thèse que l’on pourrait qualifier d’empirico-malebranchienne. Si, sur le modèle de l’optique cartésienne, Diderot soutient que l’oreille perçoit les consonances et le beau musical selon une sorte de trigonométrie naturelle, il refuse de l’appuyer sur l’action directe d’une puissance supérieure à l’esprit, comme chez l’auteur de De la recherche de la vérité. La « perception des rapports » est au contraire fondée sur une conception empiriste du nombre : c’est dans l’expérience du dénombrement, et par le biais des sens, que nous connaissons le nombre. La conception des « corps harmoniques », développée dans la « Lettre à Mlle *** », permet d’associer la réalité des rapports des nombres, leur rationalité et le plaisir des corps – sans faire appel à une raison universelle sur le modèle malebranchien. (shrink)

Ces deux tomes de la Correspondance découpent la littérature épistolaire de Maine de Biran en deux périodes : avant la correspondance échangée avec Ampère sur la période 1766-1804, de 1805 à 1824 les lettres se multiplient alors que commencent les échanges avec Ampère. Le volume des pièces publiées est doublé par rapport à ce que l’on connaissait. Des correspondants inconnus apparaissent alors que les échanges connus sont complétés et révisés. L’ensemble est référé à ses sources originales et à ses (...) traditions éditoriales. Chaque document est accompagnés de notes historiques qui ouvrent aux commentaires. Ces pièces ont été présentées comme une biographie épistolaire continue relative aux épisodes des fonctions publiques de Maine de Biran. Elles constituent ainsi le pendant des écrits politiques. (shrink)

La pensée esthétique de Rousseau fait de la musique son modèle privilégié et, pour la comprendre, retourne à sa matrice : les langues. Les trois textes proposés ici délimitent leur cible : l'esthétique classique et son représentant illustre, Rameau. Mais au-delà du débat polémique, ils engagent une philosophie tout entière. Parler, chanter y sont analysés en fonction d'enjeux moraux et politiques. Homme du besoin ou homme du désir, harmonie ou mélodie, alphabets ou hiéroglyphes? Questions de priorité, questions d'origine auxquelles Rousseau (...) s'attelle et dont les réponses dessinent une grande philosophie qui voit dans la musique le prototype d'un langage en deçà des langues et dans la représentation des états d'âme, dans l'accès à l'intimité psychique, la fin que devrait se proposer tout artiste. --. (shrink)

"Cet ouvrage propose de souligner le passage de l’être à la lettre en mettant l’accent sur la rupture avec l’ontologie. Il décrit le mouvement allant de l’un à l’autre dans une sorte de « séparation liante » (AHN, p. 185) qui n’implique guère de reniement – ni d’un côté ni de l’autre. Il ne propose pas de synthèse, mais une autre distribution d’accents. Dans un premier temps, l’auteur s’interroge : cette façon de penser conduit-elle Levinas « hors du champ de (...) la philosophie »? Puis il met Levinas « à l’épreuve de l’autre », en le confrontant – toujours à partir de la perspective judaïque – à des auteurs tel que Rosenzweig sur les questions de l’éducation, Meschonnic sur la modalité du sacré, Blanchot sur l’être Juif, Janicaud au sujet du tournant théologique qu’il aurait imprimé à la phénoménologie, ou encore Benny Lévy sur l’attachement marqué de Levinas au « grec », à savoir à la philosophie. Toutefois, l’originalité de l’ouvrage réside dans la comparaison à des auteurs beaucoup moins connus dans notre espace européen : à Leibovitz pour lequel le judaïsme est une « religion revendicative », assignant l’humain aux commandements ; à Israël Salanter – fondateur du Moussar à Kovno, en Lituanie ; au rav Soloveitchik sur la question de la halakha. Mais aussi à un penseur étonnant et tonique, Daniel Epstein qui nous a livré, en hébreu, une présentation magistrale, précise et en nuances."-- page 4 de couverture. (shrink)